En 2004, après un début de carrière dans le secteur automobile, Matthieu Wendling rejoint CHRONO Flex. Grâce à son expérience et son profil opérationnel, il prend aussitôt la direction des opérations en Région parisienne.

Ensemble, déroulons le fil de ces dix années – avant et à travers la Libération.

J’ai commencé par être Directeur des opérations en Région parisienne et après deux ans, je suis passé Directeur adjoint du réseau. C’était une création d’un poste. L’entreprise avait beaucoup grossi et en 2006, le directeur réseau a souhaité être épaulé par une personne qui puisse être davantage sur le terrain, un adjoint, pendant que lui-même était davantage au siège. En 2008, je l’ai remplacé en tant que Directeur du réseau. Pendant cinq ans, nous avons vécu de résultats très hauts et d’objectifs ambitieux. Moi j’étais très « Command and Control ». Nous étions tous comme ça et globalement je m’y trouvais plutôt bien. Quand arrive 2009, c’est la chute. C’est compliqué parce que nous sommes obligés de prendre des décisions difficiles. Ce qui me perturbe le plus c’est de me séparer de collaborateurs qu’on a recrutés, des gens que j’apprécie et que je connais. Paradoxalement, j’y crois parce que je sais que l’entreprise a la capacité de se remettre en question. Je sens aussi que quelque chose se passe. On se serre tous les coudes, c’est ce qui nous permet de tenir, on traverse 2009 et on commence à reconstruire dès 2010.

Passer d’un modèle à un autre

JUn jour de 2011, Alexandre (Gérard) réunit le comité de direction. Il nous offre un livre et nous dit : « Voilà ce qui se passe, voilà où j’ai envie d’aller. Est-ce que vous êtes d’accord pour m’accompagner ? » A l’époque, la quasi-totalité est partante. A partir de là, Alexandre nous nourrit de lectures, nous rencontrons d’autres entreprises et nous commençons à nous mettre dans le mouvement. Moi, je ne suis pas touché par le changement au début parce que je m’installe en tant que « gardien des valeurs ». Normalement c’est au leader libérateur de jouer ce rôle mais Alexandre nous a laissé les clés de l’entreprise en partant durant un an faire le tour du monde en famille. C’est une grande marque de confiance qu’il nous donne. Je me raccroche donc aux valeurs et commence, moi aussi, à travailler sur mon égo : « qui suis-je ? ». Pendant plus de 15 ans, j’ai cru que l’important était de gravir les échelons et d’arriver en haut de la pyramide – ce que j’ai réussi à faire chez Chrono Flex. Aujourd’hui ma vision est complètement différente. C’est une sorte de lâcher prise. Ce qui est important pour moi désormais, c’est de transmettre aux autres en mettant mes nouvelles compétences au service des autres. En 2014, en devenant coach j’ai fait un cheminement. J’ai demandé à Alexandre et Jérôme (Jambut) de m’éloigner de l’entreprise pour mieux travailler sur moi-même. J’avais été tellement dans « ça » : 200 mails à traiter par jour, six heures quotidiennes au téléphone… Quand on coupe, on a l’impression de ne plus servir à rien. Cette sensation, je l’ai eu crescendo et en même temps j’étais assez lucide pour sentir ça dès le début. Mais je me suis dit : « on va faire en allant ». Aujourd’hui, ma réflexion sur moi-même me fait voir les choses différemment : je considère chaque évènement comme une opportunité. Je suis très heureux de faire ce que je fais. Je prends énormément de plaisir et pour autant j’ai lâché toute cette part de contrôle et toutes les choses négatives qui tournent autour de ça. Avoir la capacité d’être le patron, ce n’est vraiment plus ce qui compte aujourd’hui pour moi et ce n’est vraiment pas ce que je veux laisser à mes enfants.

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